Alors que la production de crédit immobilier a chuté de 50 % ces deux dernières années et en l’absence de ministre dédié au logement, le Haut Conseil de Stabilité Financière HCSF a décidé de faciliter (légèrement) la vie des emprunteurs.
Une diminution de l’apport personnel exigé
À l’échelle nationale en ce mois de février, l’apport retombe à 54 798 euros par crédit contre 64 942 euros en décembre 2023, soit près de 10 000 euros de moins, selon BFMTV.
Le niveau de l’apport personnel est ainsi en nette baisse.
Cette évolution intervient alors que les banques veulent stimuler le marché immobilier après une période de ralentissement. Leur souhait est également de permettre aux emprunteurs de conserver une épargne liquide immédiatement disponible.
Cette baisse est à nuancer : si l’on parle traditionnellement de 10 à 15 % d’apport nécessaire, nous sommes actuellement à 33% précisément.
Crédit immobilier : l’apport personnel repart à la baisse ! © BFM Business
Des taux d’intérêt en baisse
Une bonne nouvelle d’autant qu’en même temps, les taux d’intérêts immobiliers sont eux aussi en baisse.
Les barèmes envoyés par les banques reculent en moyenne de 0,20 point, mais certains établissements poussent la décote à 0,40 point. La concurrence est donc de retour.
Les banques empruntent à un taux plus élevé, donc elles peuvent prêter à des taux moins élevés tout en gardant une marge.
Pour un emprunt sur vingt ans, les taux d’intérêt sont passés de 4,30% en moyenne en octobre à 3,95% en janvier et sont à 3,69% actuellement.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, à l’Elysée, le 15 novembre 2023. (ANDREA SAVORANI NERI / NURPHOTO)
Des crédits possibles sur 27 ans
Le HCSF autorise par ailleurs les banques à signer des crédits sur 27 ans, au-delà de la limite actuelle de 25 ans, à la condition que des travaux de rénovation dans le bien acheté soient engagés et représentent 10 % du montant total de l’opération.
Une souplesse octroyée pour les banques
Les banques, qui peuvent pour 20% des crédits octroyés déroger à la règle du taux d’endettement à 35%, pourront dépasser cette limite plus fréquemment et sous conditions.
Des mesures de nature à dégripper le marché immobilier ?
Peut-on espérer que la dynamique se poursuive dans les prochains mois ?
Pour Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux, spécialiste du crédit immobilier et regroupement de crédit, « la table n’a pas été renversée » avec ces mesures, estime-t-elle dans un communiqué.
« Ce n’est pas avec ces annonces que nous allons redonner de l’air au marché immobilier. Il y a une petite forme d’hypocrisie à laisser penser que ce sont les banques qui ne veulent pas prêter alors que c’est justement parce qu’elles appliquent les règles qu’elles sont sommées d’appliquer qu’elles ne prêtent plus », commente-t-elle.
La Banque Centrale Européenne devrait baisser ses taux en juin
En ce sens, l’Observatoire Crédit Logement CSA a estimé que les taux devraient se maintenir à ces niveaux jusqu’à ce que la Banque centrale européenne (BCE) baisse ses taux directeurs.
D’ici la fin de l’année, les taux pourraient ainsi atterrir à 3,25% en moyenne, avec une baisse marquée à compter de juin.
Marion ZARFOROUSHAN, KRIBS CONSEILS